Comment passer l’évènement sous silence ?

Depuis quelques semaines, Frank Zappa est dignement représenté dans la distribution musicale physique et virtuelle.
Lui qui ne connut quasiment pas l’internet, il disparut avant même d’avoir 53 ans en 1993, se dévoile enfin officiellement sous les formes numériques officielles.
En effet, Universal semble (enfin) avoir conclu des accords avec les ayant-droit concernant la réédition des albums majeurs du Maître ainsi que leur exploitation sur des plate-formes légales de téléchargement ou de streaming.


Alors les moins de vingt ans me diront : «Mais qui est donc Frank Zappa ?»
Rien moins que l’un des musiciens majeurs du 20e siècle, leur répondrai-je !

Emergeant dans les sixties, il s’intègre à merveille dans la beat-freak-hippie generation.
Avec son groupe «The Mothers of Inventions», il déconstruit comme bien des groupes de l’époque les conventions musicales en vigueur. L’album «Freak Out» (1966) au son psychédélique à souhait et aux délires psychotropes laisse déjà apparaitre la recette miracle de l’oncle Frank : des textes percutants, une musique qui ne rentre pas dans les cases pré-formatées de la production, puisant allègrement dans tous les styles, et une dose importante de folie contrôlée par une écriture précise et complexe.


On ne le remarque pas trop encore à l’époque, mais il se révélera très vite un compositeur, chanteur, producteur ainsi qu’un guitariste d’exception. Soliste généreux, le son de sa Gibson SG + compresseur et wah-wah et son jeu unique font qu’on le reconnait en moins de trois notes…
Maniaque du son, producteur fou, il enregistre en multipistes tout ce qu’il peut des concerts qu’il donne et il ira même jusqu’à réaliser un triple album issus de pistes de guitares issues de quatre années de concerts !

On peut sans exagérer dire qu’il fût punk avant l’heure, qu’il inventa le rap sans le savoir et que sa musique relève autant du rock que du jazz, voire de la musique contemporaine et de bien d’autres inspirations plus ou moins prépondérantes selon les époques. N’est-ce pas lui qui dit : «Jazz is not dead it just smells funny.» maxime reprise allègrement et régulièrement à toutes les sauces…

Si encore aujourd’hui le personnage m’est aussi important, c’est probablement parce qu’il fût pour moi à 13/14 ans le Destop qui déboucha mes oreilles pour les ouvrir à la musique sur 360 degrés !
grâce à un ami de l’époque, Pascal B. (tiens il est photographe, lui aussi semble-t-il maintenant…), je découvrais les routes musicales, mais aussi littéraires, qui guideraient mon adolescence.

Mister Zappa, on peut désormais aussi vous acheter sur iTunes, vous écouter sur Spotify…
Presque un vingtaine de vos albums (dont à mon sens l’essentiel…), ça se fête, non ?

Attention, sur les «parutions» numériques, les dates de sortie sont à peu près n’importe quoi… (2012 pour «Freak Out» sur itunes alors que l’album est sorti en 1966) Donc si l’envie vous prend de faire une écoute chronologique, reportez-vous à une discographie sérieuse…

Quant aux musiciens qui l’ont accompagné sur disques ou sur scène, la liste est si grande… Beaucoup ont ensuite mené des carrières prestigieuses… Là encore reportez-vous aux ouvrages de référence ou aux nombreux sites dédiés au barbichu.

A noter enfin que, depuis quelques années, Dweezil Zappa, fils de Frank joue (et plutôt pas mal) la musique de son père sur scène (album « Return of the Son Of... (Live) 2010»)

Allez on commence pas du pas trop difficile et en live : http://open.spotify.com/track/1Uk2bTFZ3inkUn57CPkYGS

Avis à toutes les générations : IN-DIS-PEN-SA-BLE !